COMMENT BIEN S'ORGANISER POUR DES PREMIèRES VACANCES AVEC UN BéBé?

Les premières vacances avec un tout-petit peuvent être surprenantes, les journées ne se déroulant plus de la même façon qu'avant. Comment mener son séjour au mieux, en contentant tout le monde?

Une organisation solide en amont

Avant de partir, et dans l'optique d'être plus serein une fois sur le lieu de vacances, une bonne organisation est nécessaire. «Avant d'avoir des enfants, on partait en ne prévoyant qu'un billet d'avion, c'est tout, se souvient Cécile Betbeder (@mountains_family_life), voyageuse et gérante avec son mari de chalets kids friendly dans les Hautes-Pyrénées. Maintenant que l'on a des enfants, on réserve au moins le premier logement de notre séjour.»

Il est aussi essentiel d'emmener le minimum nécessaire avec soi. «Il faut parer à toute éventualité, conseille Amélie Chalufour, infirmière puéricultrice et consultante en périnatalité et parentalité. On emporte une petite trousse médicale d'urgence, avec notamment du paracétamol et de quoi déboucher le nez.»

Mais également tout ce qu'il faut au quotidien pour changer et nourrir son bébé. «Quand on part en balade à la journée, il faut emmener des couches, de quoi nourrir son enfant, des vêtements de rechange. Cela permet de se dégager de la charge mentale, on a pris tout ce qu'il fallait dans le sac, on peut profiter. Un bébé n'a de toute façon besoin que des bras de ses parents et de quoi être nourri et changé.»

En fonction de la destination choisie, une visite chez le pédiatre peut être recommandée avant le départ. «Un bébé peut voyager n'importe où, mais il faut vérifier les vaccinations nécessaires avec son médecin, les traitements éventuels, les précautions à prendre», ajoute l'infirmière puéricultrice.

Une expérience qui varie en fonction de la destination

Où partir pour de premières vacances en tant que jeunes parents? «À la mer, je trouve cela galère avant 2 ans, entre le sable, la chaleur, le soleil et tout le bazar qu'il faut trimballer, c'est fatigant», souffle Cécile Betbeder, qui trouve la montagne plus indiquée. Amélie Chalufour recommande de ne pas mettre son bébé dans le sable et de bien le garder à l'abri du vent et du soleil. «On n'y reste pas des heures, mais s'il est bien protégé, ce n'est pas interdit!»

Quant à la montagne, l'infirmière puéricultrice conseille de veiller à ne pas aller à trop haute altitude, «sous 1.200 mètres avant 1 an et sous 2.000 mètres avant 2 ans». Pour Cécile Betbeder, la montagne est idéale pour les petits: «On met son bébé en porte-bébé, il y a des arbres pour être à l'ombre, il fait plus frais, il faut le protéger du soleil mais c'est plus simple. Et pour le matériel à emmener pour des randos, le site “Les petits baroudeurs” est de très bon conseil.»

Elle se souvient de leurs premières vacances en tant que parents, avec son mari. «On a fait notre premier voyage avec notre fils aîné quand il avait un an et avec le deuxième quand il avait 6 mois. La première fois, nous avons fait un road-trip en van jusqu'en Finlande, on était super fatigués et lui n'a pas du tout kiffé, il y avait beaucoup de route. Et la deuxième fois, nous sommes allés à l'île Maurice, une destination posée et cool avec peu de visites, pour se calquer sur nos enfants. Ni l'une ni l'autre n'étaient nos meilleures vacances.»

Le piège serait donc de prévoir des vacances exclusivement au goût des parents, ou bien au contraire de vouloir privilégier le bien-être de ses enfants, au risque de se faire passer en dernier.

Des journées calquées sur le rythme de l'enfant… sans s'oublier

«Quand on a un tout-petit, on a très peur de ne rien pouvoir faire comme avant et on découvre que l'on peut faire plein de choses, mais en s'adaptant, explique Amélie Chalufour. On a tendance à se dire qu'il faut rester au calme pour que le bébé fasse sa sieste, alors qu'on peut très bien le faire dormir en poussette ou en porte-bébé, mais pas en sortant entre midi et 16 heures si on est dans une région chaude. S'adapter à son bébé est une priorité, mais il peut aussi s'adapter un peu au rythme des parents.»

Le matin, si l'enfant se réveille tôt, cela peut être l'occasion pour aller à la plage tant qu'il n'y a personne et qu'il ne fait pas trop chaud. Au contraire, on peut rester au calme et choisir de sortir l'après-midi, pendant que le bébé dort en poussette ou en porte-bébé. Amélie Chalufour recommande de ne rien s'interdire, de ne pas se bloquer et de tester. «Les premiers jours, on tâtonne, on ne sait pas ce que l'on peut s'autoriser à faire. Si une balade au marché s'est bien passée, on peut recommencer le lendemain. Si c'était trop de stimulations, on va limiter ce genre de sorties. Il faut se faire confiance, on a le droit de faire des choses.»

S'adapter à son enfant, cela signifie essentiellement respecter son temps de sommeil, d'alimentation, de change, mais aussi de motricité libre.

Cécile Betbeder comme Amélie Chalufour s'accordent à dire qu'une journée de vacances avec des enfants en bas âge s'organise comme une journée à la maison, «mais avec plus de sorties et de choses sympas», tout en restant conscient que le programme de vacances ne sera pas entièrement respecté.

Cécile et sa famille ont aussi pris le pli de se calquer sur les habitudes locales. «En Indonésie, on se levait très tôt, on visitait le matin et on rentrait pour la sieste l'après-midi car il faisait très chaud, puis on ressortait le soir. Quand on est en vacances en van ou en voiture, on roule pendant les siestes. Tout dépend du rythme que l'on veut donner à ses vacances!»

Le soir, sortir reste une possibilité. «On peut tester d'aller au restaurant, en y allant plus tôt et en ne le faisant pas tous les soirs, car cela reste un endroit bruyant et stimulant pour un bébé. Tout est une question de dosage», rappelle Amélie Chalufour.

S'adapter à son enfant, cela signifie essentiellement respecter son temps de sommeil –même s'il n'est pas nécessaire que celui-ci se fasse systématiquement dans un lit–, son temps d'alimentation, de change, mais aussi de motricité libre. «Si le bébé a plus de quelques semaines, il a besoin d'un peu de temps posé au sol, sur une couverture dehors dans un parc par exemple.»

La confiance est la clé

Pour que les vacances soient agréables pour tous, tout est une question d'équilibre, dans lequel les parents et l'enfant s'adaptent. «Il faut profiter de ce séjour, se demander de quoi on a besoin, de quoi son bébé a besoin et réussir à passer de bons moments, conseille Amélie Chalufour. Si on part en couple ou en famille, il ne faut pas non plus hésiter à passer le relais, si on se sent en sécurité et en confiance. On peut par exemple s'offrir deux heures de bain de mer seul pendant que le bébé est au frais avec le coparent ou un membre de la famille.»

Cécile Betbeder recommande également de ne pas se mettre de barrière, même avec un tout-petit et de se faire confiance. «Il ne faut pas écouter tout ce que l'on entend, il vaut mieux suivre son intuition. Si une destination nous plaît, il faut y aller et faire des choses qui nous parlent, les enfants s'adaptent partout.»

«C'est important de voyager même s'ils ne s'en souviendront pas, poursuit-elle. Ce qu'ils vivent sur le moment est incroyable, c'est une chance, c'est une expérience de partage, avec leur famille et avec les gens que l'on rencontre. C'est beau, le voyage, c'est la vie!»

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