UN COUPLE ESPAGNOL A VéCU UN CALVAIRE DANS UNE GROTTE AVANT D’êTRE SECOURU

Il ne restait que quelques minutes avant 18 heures ce lundi 24 juin lorsque le service des urgences du gouvernement de Cantabrie en Espagne a confirmé que les deux spéléologues portés disparus depuis près de 24 heures dans une grotte de la municipalité de Soba (à 50km de Bilbao) avaient été retrouvés sains et saufs.

Le couple amateur de spéléologie a commencé son aventure le samedi 23 juin de bon matin à Garmaciega-Sima del Sombrero, une cavité réputée pour sa complexité. La grotte, en forme de U, a des dimensions importantes allant jusqu’à 500 mètres de profondeur et une température moyenne de 4 degrés. Elle fait partie de l’un des plus grands ensembles souterrains d’Espagne, avec plus de 100 kilomètres de parcours. Pour aller de l’entrée à la sortie, il faut compter au moins 20 heures de trajet.

Les deux spéléologues avaient déjà à leur actif plusieurs expéditions ; la cavité représentait pour eux un nouveau défi. Expérimentés et bien équipés, ils ont réussi à sortir « indemnes », avec l’aide des sauveteurs de l’unité militaire d’urgence et du GREIM (groupe de sauvetage et interventions en montagne de la gendarmerie espagnole). Ce sont des agents de la force armée qui ont trouvé les spéléologues ; n’ayant aucune force pour retourner au point de départ de la route, sans lumière, ils ont décidé d’établir un bivouac et d’attendre patiemment l’arrivée des sauveteurs. Lorsqu’Alfonso et Palomba ont enfin aperçu les premiers faisceaux lumineux des sauveteurs percer l’obscurité, un immense soulagement les a envahis. Affaiblis mais indemnes, ils ont été ramenés à la surface et accueillis par des applaudissements et des embrassades de leurs proches et des sauveteurs. A sa sortie, Alfonso Urrutia a expliqué qu’« ils n’ont pas eu peur », le couple était muni d’assez d’eau et avait été déjà préparé pour ce genre de situation. Cependant, ils ont complètement perdu « la notion des heures » qu’ils ont passées à l’intérieur.

« Ils n’ont pas eu d’autre choix que de s’asseoir et d’attendre »

« Dans l’obscurité totale, ils ne peuvent se déplacer nulle part », a déclaré Pablo Villabrille, adjoint du groupe de sauvetage de la gendarmerie avant qu’ils ne sortent. « Ils n’ont pas eu d’autre choix que de s’asseoir et d’attendre », ajoute-t-il. Cette réflexion intelligente des deux spéléologues prouve qu’ils sont expérimentés, ce qui a permis que le résultat final ait été « celui attendu », a-t-il précisé.

Les membres du groupe de sauvetage se sont basés sur la forte probabilité que le couple était coincé à l’intérieur de la grotte, bien qu’un dispositif de fouille ait été mis en place à l’extérieur, en surface : multiples drones et un hélicoptère ont survolé la zone pendant plusieurs heures à la recherche d’indices. L’autre hypothèse était que le couple a probablement trouvé une sortie et était désorienté, ce qui s’est avéré peu probable au fil des heures de la fouille.

Pas de notification au préalable

Paloma et Alfonso étaient coincés dans l’une des galeries secondaires de la cavité et sans aucun indice pour rejoindre la sortie. Le manque de lumière et la fatigue accumulée les ont amenés à attendre de l’aide, qui est venue grâce à une opération conjointe des troupes du gouvernement de Cantabrie et du gouvernement espagnol à laquelle ont participé plus de 60 professionnels.

Le couple n’avait pas notifié son aventure au 112, le numéro d’urgence européen, une exigence lors d’une expédition de la Garmaciega-Sima del Sombrero. Il s’agit d’une cavité qui dispose de cordes et de harnais, signalisée et entretenue par la fondation locale ESOCAN.

Riverains ennuyés

Marta Garcia a consacré toute sa vie à l’élevage des taureaux dans l’environnement municipal de Soba, en Cantabrie. « Nous avons une relation particulière avec les spéléologues, cette situation nous a attristés et nous a beaucoup inquiétés », a-t-elle déclaré aux médias espagnols. L’angoisse règne dans les communes voisines. Cet événement n’est pas un cas isolé, et n’a pas l’air de surprendre les riverains. La seule différence est que ces incidents se passent souvent en hiver. « Ils savaient que ces grottes avaient leurs dangers », explique le patron d’un restaurant proche des faits. « la dernière fois, un Français avait perdu la vie » ajoute-t-il à El Confidencial.

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