LAND ART : 3 PARCOURS EN NATURE Où DéCOUVRIR DES œUVRES

Eternelle source de créativité, la nature inspire aux artistes d'incroyables œuvres, à faire rêver petits et grands marcheurs. Un véritable musée à ciel ouvert, le land art est à découvrir de la …

Troll de forêt en Seine-Maritime

Soudain, sous la futaie, apparaît une harde de sangliers… faits de branches torsadées : neuf sculptures réalisées par l'artiste polonaise Ewa Dabrowska pour alerter sur la déforestation mondiale et son impact sur la vie animale. Plus loin, d'étranges silhouettes en chaume, bois et bambou attirent le marcheur. Une cabane ? Un totem ? On s'y glisse, on y grimpe et l'on ressort la tête au sommet de cette œuvre de l'atelier de design et d'architecture français YokYok. Il y a aussi Camels, de drôles de chameaux en osier, composition du sculpteur polonais Jan Sajdak, et la Cathédrale de vert, un édifice en bois élevé à la gloire de la forêt, qui change d'aspect au fil des saisons. Pour l'imaginer, l'architecte français Olivier Thomas s'est inspiré de la cathédrale de Rouen.

Aux portes de la ville normande, la forêt domaniale de Roumare accueille, jusqu'en septembre 2026, la deuxième édition de « La Forêt monumentale », exposition de land art sur 4 kilomètres, avec treize œuvres grandeur nature réparties dans les bois et le parc animalier. Comme pour la première édition (2019-2021), des artistes internationaux ont signé ces réalisations évocatrices du patrimoine forestier. Parmi eux, l'artiste danois Thomas Dambo crée l'événement en installant, de manière pérenne, l'un de ses gigantesques trolls fabriqués à partir de bois de palette recyclé. Il en existe une centaine, disséminés du Danemark aux Etats-Unis. Une œuvre est actuellement en cours d'installation en Normandie. Partir à sa recherche, c'est un peu comme retomber en enfance. « Troll, y es-tu ? » Et, au fond des bois, soudain, le géant surgira. Un gentil colosse qui veille sur la nature et les forêts.

Comment y aller ?

La forêt de Roumare est à 30 minutes du centre-ville de Rouen par le tram n° 3. Accès libre et gratuit, tous les jours.

  • Où dormir ? Hôtel Gustave-Flaubert, un charmant hôtel dans le cœur historique de Rouen, ville qui a vu naître l'écrivain. Chambre double à partir de 129 €. hotelgustaveflaubert.com.
  • Où manger ? In Situ, une cuisine maison à base de produits locaux et issus de l'agriculture biologique. Formule entrée-plat-dessert : 21 €. insitu-restaurant.com.
  • Renseignements laforetmonumentale.fr et visiterouen.com.

À découvrir également : Tourisme : 3 jardins japonais à visiter en France

Le bois des Chimères en Charente-Maritime

Héristique, Coccimouche ou encore Hypocamptère : voilà quelques-unes des folles créatures qui se cachent dans les sous-bois du parc de l'Estuaire, à Saint-Georges-de-Didonne, sur un parcours d'une bonne demi-heure. Ce bestiaire a été créé par Sophie Prestigiacomo et Régis Poisson, deux artistes plasticiens diplômés des Beaux-Arts, pour l'exposition à ciel ouvert « Chimères III ». Ils se sont inspirés des insectes, ces mille et une petites bêtes qui disparaissent sans bruit, mais non sans dommages pour la biodiversité.

Résultat : dix œuvres oniriques qui réveillent notre imaginaire. Accroché à un tronc d'arbre, suspendu dans les airs ou posé sur un tapis d'aiguilles, chacun de ces « insectoïdes » a été fabriqué in situ avec des matériaux récoltés sur place : mousse, bois, branches et végétaux en tout genre, pour sensibiliser les visiteurs à la délicatesse et à l'harmonie régnant dans la nature. Certaines œuvres sont installées depuis trois ans et résistent aux éléments, d'autres ont été créées cette année, mais toutes sont vouées à disparaître par dégradation naturelle.

Comment y aller ?

  • Le parc de l'Estuaire se situe à 50 minutes de Royan par les bus nos 1 et 32. Jusqu'au 3 novembre 2024, entrée : 4 €.
  • Où dormir ? Au Sea Kub, un petit hôtel coloré, à l'architecture des années 50, sur la plage de la Grande Conche, à Royan. Chambre double à partir de 77 €. seakub.com.
  • Où manger ? La Crique, sur la plage de Suzac, avec vue sur l'océan. Plat à partir de 18 €. lacrique-suzac.com.
  • Renseignements leparcdelestuaire.com et royanatlantique.fr.

À découvrir également : Hébergement insolite : 3 adresses pour dormir dans une bulle

Un balcon au-dessus des Cévennes

Entre la station de Prat-Peyrot et l'observatoire météo du mont Aigoual, point culminant du département du Gard, à plus de 1 500 m d'altitude, des œuvres de land art dialoguent avec le paysage. Initié en 2018 par la fabrique artistique La Filature du Mazel, « Les Balcons de l'Aigoual » est un parcours balisé de 7 km, accessible à tous, sur une ancienne route déclassée, au cœur du parc national des Cévennes.

Au fil de la balade, on passe sous des arches en bois mort – l'Onde, de Jeanne Bourrat, l'Orée, de Yoann Crépin… –, on longe de drôles d'échelles en bois adossées à des troncs d'arbres, un ensemble appelé Tout là-haut, pensé par la Française Guth Joly. Puis l'on fait une pause sur un trône en bois et en branches pour admirer la vue choisie par Marie-Hélène Richard depuis son œuvre, Assise… Toutes les créations, minérales et végétales, qui mettent en avant l'interaction de l'homme et de la nature, ont été contrôlées par l'offce du parc national des Cévennes, afin de s'assurer qu'elles n'aient aucun impact nocif sur l'environnement. Soumises aux aléas climatiques, les œuvres évoluent avec le temps.

Comment y aller ?

  • Le mont Aigoual se trouve à une heure de route de Millau. Accès libre toute l'année.
  • Où dormir ? L'Hôtel du Mont Aigoual, une maison de famille avec piscine, dans le village de Meyrueis, entre Cévennes et Grandes Causses. Chambre double à partir de 88 €. hotel-mont-aigoual.fr.
  • Où manger ? Au Restaurant de l'observatoire du mont Aigoual, à 1 567 m d'altitude, vue panoramique et plat à partir de 11 €. stationaltiaigoual.com. Renseignements : valdaigoual.fr et destination.cevennesparcnational.fr.

À découvrir également : Claude Monet, Rosa Bonheur, Douanier Rousseau... : on a imaginé une exposition autour de la nature avec 6 œuvres incontournables

L'art contemporain est aussi dans la nature

De plus en plus de régions françaises recourent à des installations artistiques pérennes ou éphémères pour mettre en valeur leur patrimoine naturel. Ainsi, le géoparc des Monts-d'Ardèche abrite depuis 2017 une collection d'art contemporain, le long de la ligne géographique de partage des eaux entre l'Atlantique et la Méditerranée. Huit œuvres jalonnent cette ligne invisible de plus de 100 km, au fil du GR7 (lepartagedeseaux.fr).

Entre Nantes et Saint-Nazaire, sur les rives de l'estuaire de la Loire, on ne présente plus « Le voyage à Nantes », avec ses trente-trois créations réparties sur 60 km (Serpent d'océan, de Huang Yong Ping), à découvrir toute l'année à pied, à vélo, en voiture ou en croisière (levoyageanantes.fr). En Auvergne, la 18e  édition de l'expo éphémère « Horizons “Arts-Nature” en Sancy » a lieu jusqu'au 15 septembre. Les amoureux de la nature pourront découvrir dix œuvres (le Phare, de Gloria Friedmann), conçues sur place par des artistes jouant avec le paysage (horizons-sancy.com).

2024-06-22T15:41:21Z dg43tfdfdgfd